Zoom sur la pilule du lendemain

Zoom sur la pilule du lendemain

La contraception d’urgence hormonale* (CU) appelée communément « pilule du lendemain » répond à des besoins précis et une législation parfois méconnue. Professionnel de santé responsable de cette délivrance, votre pharmacien vous informe.
Publiée le 12/03/2022


Les cas qui peuvent nécessiter la prise de la pilule du lendemain
Absence de contraception 
Usage défectueux du moyen de contraception, par exemple  : déchirure ou glissement du préservatif
oubli du contraceptif oral au delà de 12h
retard dans l'utilisation d'un patch contraceptif 
l'expulsion du stérilet ou de l'implant
Usage de la méthode du retrait (cette méthode étant très peu fiable)
Au cours du cycle menstruel, l’ovulation est difficilement prévisible avec précision. La durée de vie de l’ovule est de 24 heures, celle des spermatozoïdes varie entre 3 à 5 jours, définissant une période de fécondité allant de quelques jours avant à quelques jours après l’ovulation. En d’autres termes, un rapport sexuel effectué dans cette période peut donner lieu à une grossesse. Seul un rapport protégé permet d’éviter ce risque potentiel (contraception efficace ou préservatif).
En cas d'agression sexuelle, en particulier si la femme n'est pas protégée par un méthode efficace de contraception.
Quand prendre la pilule du lendemain ?
La pilule du lendemain agit en bloquant ou retardant l’ovulation. Si la fécondation a déjà eu lieu, cette méthode est inefficace et donc inutile. Deux molécules sont actuellement disponibles : le levonorgestrel ou l’ulipristal.

 La pilule doit être prise le plus tôt possible et jusqu’à 3 à 5 jours suivant le rapport non ou mal protégé. Ce délai est fonction du médicament** choisi : 3 jours avec le lévonorgestrel et 5 jours avec l’ulipristal. Les effets indésirables sont rares et souvent bénins : nausée, mal de tête ou de ventre, petit saignement. En cas de vomissement dans les trois heures après la prise, il faut reprendre un nouveau comprimé.

 
Comment se procurer et prendre la pilule du lendemain ?
1 seul comprimé à prendre dans les 12 heures après le rapport à risque et au plus tard dans les 3 ou 5 jours après. En cas d’allaitement, celui-ci doit être interrompu pendant huit heures voire une semaine selon le produit.                                                                                                                                   
Ces médicaments sont vendus sans ordonnance en pharmacie. La pilule du lendemain est prise en charge par l’assurance maladie (remboursée en cas de prescription médicale ; la délivrance est anonyme et gratuite pour les mineures et ne nécessite pas de prescription médicale). Des questions préalables vont cependant être posées afin d’assurer le choix de la méthode et du produit, adaptés à votre situation (date du rapport, contraception orale habituelle ou pas, autres médicaments…). Il est bon de ne pas utiliser de pilule du lendemain plusieurs fois au cours du même cycle. Si les délais requis sont dépassés la femme peut être orientée vers un médecin ou un centre de planning familial.

                                                                                                                                                                 
L’utilisation d’un préservatif est indispensable à chaque nouveau rapport sexuel jusqu’à la fin du cycle (prochaines règles), même en cas de reprise de la contraception orale. Par ailleurs la CU ne protège pas des infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH, l’hépatite B ou les chlamydiae. Une recherche est parfois nécessaire.

La date de survenue des prochaines règles peut être modifiée (avancée ou retardée de quelques jours). En cas de retard supérieur à 7 jours, un test de grossesse doit être effectué.

La pilule du lendemain n’est pas un moyen de contraception habituel. Cette mesure doit rester exceptionnelle. En toute discrétion, votre pharmacien vous apporte conseils et informations. Si besoin, il vous oriente vers un médecin ou un centre adapté. Vous avez d’autres questions ?

 

*il existe une autre méthode de contraception d’urgence dite intra-utérine par dispositif au cuivre (stérilet)                                                                                                                                                                                          
** levonorgestrel ( Norlevo ou générique) ulipristal (Ellaone)                                                                                   
***Remb Séc soc à 65 %. Collect. Délivrance à titre anonyme et gratuit aux mineures, selon le décret n° 2002-39 du 9 janvier 2002.